Vivement l’ange prochain

Quand les ambitions, tristes clowns funambules
Sédimentant peu à peu en vase profonde
Laissent remonter en surface quelques bulles
Qui, privées de cimes, pourraient accepter ce monde
Je m’arrête et repense
À ma jeunesse, aux rires
Aux horizons immenses
Aux rêves, aux empires
D’autrefois
D’autres temps
– Toi et moi
À vingt ans –
Mais les années s’affaissent
Pyramides inconstantes
Et les amours se blessent
Litanies inquiétantes
Alors je ne suis plus, sans même avoir été
Et je contemple ces jours où je ne vis point
Comme la ville par une brume aimantée
Lorsque je me dis : vivement l’ange prochain