Alors que le soleil se blesse...
Alors que le soleil se blesse en aurores appauvries
Place sanglante des matins septentrionaux
L’insatisfaction latente des patiences endormies
Monte indécise comme une nasse
L’automne s’approche à pas feutrés
Tapis toujours plus épais des feuilles asséchées
Arbres décatis prenant froid par leurs cimes
Branches décharnées appelant les derniers rayons
Les trains filent sur les voies désertes
Leurs passagers flétris rêvant à d’autres vies
Faites de palmiers et de baies miroitantes
Bardées de rives insaisissables
Les terres des pôles se conquièrent lentement
Dépôts d’essences disparues
D’un monde dont les bitumes fondent
Et les économies se désagrègent
L’ère du grand nettoyage est amorcée
Quelques guerres impatientes
Guettent les campagnes mondialisées
Sur fond de paix lasses
Jadis les avions tenaient leurs promesses
À présent les boeings se crashent dans l’air du soir
Itinéraires brisés des enfants calmes
Contrepoints arythmiques et éprouvants
Variations en trous d’ozone
Eau et air contre terre et feu
Un jour le bouquet final éclatera
Épanouissant ses fleurs létales dans un ciel
Que j’imagine hivernal
Immensité bleue
Froide et limpide comme une dernière larme gelée
Que viendra ternir un petit nuage de poussière
Qui poussera, rapide comme un champignon
– Alors nous pourrons partir